Prince rebelle avant de devenir le Pharaon le plus atypique de tous les temps, Akhenaton va bouleverser l’ordre cosmique, établi depuis des millénaires. Face à une Égypte immobile, confinée dans ses traditions superstitieuses, Akhenaton va imposer une spiritualité inédite, épurée et très en avance sur son temps : un dieu unique et transcendant, ATON dont l’aspect visible est RÂ, le soleil ! Une vraie gageure alors que le principal adversaire de sa réforme, le temple du dieu AMON - le roi des dieux mais aussi le dieu des rois, comme le prétend son clergé, corrompu par les richesses et les débauches de toutes sortes - règne sur les consciences des Égyptiens. Mais qu’à cela ne tienne ! Sur ordre de Pharaon, les temples des divinités ancestrales vont être délaissés…l’herbe pousse sur les chemins à travers les demeures divines et l’on y croise des animaux de bât…les statues seront mises à bas, les représentations et les images des divinités brisées. Plus encore, Akhenaton ira jusqu’à marteler les noms divins pour leur nier toute existence.
Souverain intransigeant mais convaincu d’apporter à ses peuples(le soleil d’Aton brille pour tous, sans distinction) un renouveau spirituel, Akhenaton abandonnera à ses successeurs la tache improbable de veiller sur les brebis d’ATON…
La belle est venue, tel était le nom qu’on lui attribuait. Fille d’Aÿ et sœur ainée de Moutnedjemet, elle fera très probablement un mariage d’amour avec son cousin utérin, en la personne du prince Khetara, futur Akhenaton et deviendra la Grande Épouse Royale. Le couple solaire aura six filles et aussi un fils Toutankhaton, futur Toutankhamon. Partageant sans restriction les idéaux modernistes de son mari, Nefertiti n’aura de cesse de le soutenir dans sa révolution des Idées, dans un combat jusqu’au-boutiste contre le clergé d’Amon et ses affidés. Néfertiti deviendra l’égale d’Akhenaton. D’ailleurs, ne disait-on pas que Râ ne se couchait pas avant que la reine ne l’eut salué durant l’Oblation du soir…
On sait peu de chose à propos de cette jeune femme, sans doute belle et douée pour l’intrigue. Reine en second derrière Nefertiti, elle donnera à Akhenaton son premier fils qui règnera brièvement sous le nom de Sememkharâ. A sa disparition, le trône reviendra à Toutankhamon, le fils de Nefertiti. Dès le départ, la rivalité entre les deux reines – l’une et l’autre avait un fils – a sans doute provoqué jalousies et drames. En tous cas, Kya disparaitra la première.
Considéré comme le père de Nefertiti et aussi le frère de la reine Tiy, la mère d’Akhenaton, ce personnage hors norme va jouer un rôle prépondérant. Celui que l’on appelle le Divin père c’a d le principal conseillé du roi deviendra ensuite le seigneur de la Divinité ou AtonAÿ. Le ton est donné, la mesure de ce personnage fascinant aussi ! Aÿ servira avant tout Aton l’Unique et l’Égypte sous trois Pharaons, avant de monter lui-même sur le trône, dans son vieil âge et pour les besoins de la cause. On peut le définir, sans trop de risques, comme un mélange subtil entre Richelieu et Mazzarin qui, bien plus tard et sous d’autres cieux, joueront une partition politique similaire.
Était-il un ami proche ou le fils d’Aÿ ? En revanche, il fut l’homme des missions périlleuses, des situations délicates, lui aussi au service de l’épopée fabuleuse et rocambolesque des conquérants d’Aton.
À la pointe du combat sur tous les champs de bataille, ils démontreront la puissance et la supériorité de l’Armée Égyptienne face à ses ennemis, quels qu’ils fussent. Mais leur action sera aussi interne à l’Egypte ; véritables hommes de confiance d’Aÿ, tous deux vont permettre et accompagner la mise en place de sa politique radicale à l’égard du temple d’Amon et de ses acolytes.
Et pourtant…
Paatonheb, ambitieux et pragmatique avant tout, prendra la suite d’Aÿ sur le trône d’Égypte et changera son nom en Horemheb. En des temps dévolus au dieu Amon, il sera le fossoyeur sans état d’âme de ses prédécesseurs immédiats, jusqu’à effacer leurs noms !
Paramessou, d’un tempérament sans doute différent, deviendra au bout de sa vie, par la volonté de son frère d’arme, le Pharaon Ramsès Ier.
Son destin posthume dépassera peut-être tout ce que l’on peut imaginer.
Le général Paramessou qui deviendra le Pharaon Ramsès 1.
Le général Paatonheb qui deviendra le Pharaon Horemheb.